L'Autorité Nationale des Jeux (ANJ), l'autorité de régulation des jeux de hasard en France, a annoncé que le pays atteindra un chiffre d'affaires brut des jeux (PRB) record de 13,4 milliards d'euros (11,6 milliards de livres sterling/14,3 milliards de dollars) en 2023.

Le chiffre d'affaires des jeux de hasard en France pour 2023 a connu une augmentation de 3,5% par rapport aux chiffres de 2022, l'ANJ notant que tous les segments de marché du pays ont vu leur PNB augmenter pour la première fois depuis 2019. Cependant, l'ANJ a également souligné que la croissance en France est légèrement inférieure à la croissance moyenne européenne de 5,5%.

L’ANJ souligne que les jeux d’argent en ligne français sont sur une trajectoire ascendante, après avoir vu leurs chiffres se stabiliser en 2022. Le marché se remet encore des impacts négatifs de la pandémie de Covid-19.

Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l'ANJ, est convaincue que la réglementation relativement stricte par rapport aux autres marchés profite à l'industrie française.

« Ce bon état de santé du marché démontre qu’exiger une régulation n’est pas un obstacle au développement – ​​a-t-il déclaré. Falque-Pierrotin -. Cette croissance rend encore plus pertinent l'objectif de réduction du nombre d'acteurs excessifs que l'ANJ a placé au centre de son action pour les années à venir. »

Le jeu en ligne en France se développe

L'ANJ se démarque en France comme un domaine particulièrement performant, avec un PNB du secteur atteignant 2,3 milliards d'euros en 2023, soit une hausse de 7,2 % sur un an. Cela fait suite à une croissance modérée en 2022, qui a connu une augmentation de seulement 0,8 % par rapport à 2021.

Le nombre de joueurs en ligne s'est élevé à 3,6 millions, et ce chiffre est en augmentation dans tous les segments à l'exception des paris sportifs. Toutefois, les paris sportifs en ligne restent le segment le plus investi du marché en ligne, avec 16 opérateurs légaux présents sur le marché.

Les paris sportifs en ligne ont enregistré une croissance de 6,4 % par rapport à 2022, atteignant 1,5 milliard d'euros malgré l'absence d'événement sportif majeur. À l’approche de l’été, avec l’Euro 2024 et les Jeux Olympiques, ces derniers se déroulant à Paris, la capitale française, la croissance devrait se poursuivre.

Les paris sportifs représentaient 63,3 % du GGR en ligne, tandis que le poker et les courses hippiques représentaient respectivement 21,6 % et 15,1 %.

Malgré l'augmentation du GGR en ligne, le nombre de joueurs uniques a diminué de 7,3 %, tandis que le nombre de comptes actifs a diminué de 3,9 %.

Selon l'ANJ, le football est le sport dominant en France en 2023, avec un chiffre d'affaires de 4,4 milliards d'euros, tandis que le tennis génère 1,9 milliard d'euros. Le basket-ball et le rugby arrivent en troisième et quatrième place, avec respectivement 899 et 247 millions d'euros. Ces quatre sports représenteront à eux seuls 88,5% des paris sportifs en ligne en 2023.

FDJ et PMU en croissance

Les deux opérateurs exclusifs français, La Française des Jeux et le Pari-Mutuel Urbain (PMU), ont tous deux enregistré une croissance en 2023, représentant 62,7 % du PNB total de la France.

La FDJ enregistre une performance particulièrement solide, avec un PNB de 6,6 milliards d'euros en 2023, en hausse de 1,8 % par rapport à 2022. Environ 27 millions de Français ont joué avec la FDJ en 2023, soit une hausse de 6 % par rapport à l'année précédente.

La croissance de FDJ en 2023 est tirée par les paris sportifs en magasin et les activités concurrentes, qui voient leur PNB augmenter de 10,4 % par rapport à 2022. Ces activités représentent 16,2 % du PNB du Groupe FDJ sur l'année et 1,1 milliard d'euros de marge brute.

La bonne année 2023 de FDJ s'est confirmée en 2024. Son chiffre d'affaires atteint 710 millions d'euros au 1er trimestre, en hausse de 7,2% par rapport à l'année précédente. Les revenus des jeux ont également atteint 645 millions d'euros, en hausse de 3,1% par rapport au même trimestre de l'année précédente.

En janvier, il a été annoncé que FDJ avait fait une offre de 27,96 milliards de couronnes suédoises (2,10 milliards de livres/2,45 milliards d'euros/2,67 milliards de dollars) pour racheter la totalité du capital en circulation du groupe Kindred ; FDJ a annoncé plus tard qu'elle souhaitait devenir le deuxième opérateur de jeux d'argent en Europe.

Le PMU a également connu une croissance de son activité de paris, même si la croissance a ralenti par rapport aux années précédentes, avec un PNB de 1,7 milliard d’euros, soit une augmentation de seulement 1 % par rapport à 2022.

L'ANJ souligne la croissance du secteur des casinos en France

L'activité des casinos a augmenté de 8,1 % en 2023, le secteur atteignant un PNB record de 2,7 milliards d'euros sur l'année.

L’ANJ souligne que ces augmentations touchent la majorité des casinos en France, avec 73,8 % des établissements connaissant des PNB plus élevés qu’en 2019, avant la pandémie. Les machines à sous restent un moteur clé de cette croissance, l'ANJ estimant qu'elles contribuent à plus de 80 % du PNB des casinos.

Quant aux sept clubs de jeux en France, les revenus bruts atteindront 119 millions d'euros en 2023, soit 10,9% de plus que les 107,3 ​​millions d'euros de 2022.

L'ANJ met en garde contre les pratiques de jeu à l'approche d'un été sportif chargé

Malgré l'augmentation du PJB en France, l'ANJ a noté que l'augmentation de l'activité de paris devrait servir d'avertissement aux opérateurs pour qu'ils accordent une attention particulière aux jeux préjudiciables à l'approche du calendrier sportif chargé du reste de l'année.

La baisse du nombre de joueurs de paris sportifs en ligne a coïncidé avec une augmentation d'environ 6,3 % des mises moyennes par joueur actif, signe d'un jeu plus intense. L’ANJ a averti les opérateurs d’être « particulièrement prudents » sur la manière dont les joueurs jouent, afin d’éviter que les parieurs vulnérables ne jouent de manière excessive.

Plus tôt ce mois-ci, l'ANJ a déclaré que des « progrès significatifs » avaient été réalisés dans sa mission visant à réduire le jeu problématique tout en examinant les plans d'action des opérateurs pour protéger les joueurs vulnérables.

Falque-Pierrotin explique : « Dans le contexte de l'année 2024, caractérisé par la tenue de deux événements sportifs majeurs (l'Euro 2024 de football et les Jeux Olympiques de Paris), l'ANJ a rappelé aux opérateurs qu'en raison du risque d'intensification des pratiques de jeu, ils devront exercer une plus grande vigilance quant à la prévention du jeu chez les mineurs et des comportements de jeu, en particulier chez les personnes vulnérables (notamment les jeunes de 18-24 ans) ».

Article précédentParis hippiques, demain le Grand Prix de Barbetta : Desiderio d'Esi à 4 sur BetFlag
prochain articleRoyaume-Uni, publicité sur les jeux d'argent et de hasard : le gouvernement est prudent dans le renforcement des restrictions malgré les demandes du DCMS