A partir de l'ordonnance du 2 octobre 2019 qui réforme la régulation des jeux de hasard et vise à renforcer le niveau de protection des joueurs, les opérateurs de jeux français doivent soumettre annuellement à l’ANJ son plan d’action pour prévenir le jeu excessif et le jeu des mineurs. Cette obligation est l'occasion d'un dialogue avec le régulateur pour que l'ANJ puisse formuler des exigences.

Le jeu excessif et le jeu des mineurs sont en effet les risques les plus importants qui pèsent sur le marché des jeux de hasard en France.

  • En 2020, l'Observatoire des jeux estimait que 1,4 million de joueurs étaient à risque, dont près de 400.000 XNUMX présentant un état pathologique. 
  • Malgré l’interdiction légale, la pratique du jeu chez les mineurs est une réalité. Selon la dernière étude « EnCLASS » 2021 de l'OFDT, 1 élève de troisième sur 4 déclare avoir déjà joué à un jeu de hasard au cours de l'année écoulée. L'étude ENJEU-Mineurs réalisée par la SEDAP révèle qu'en 2021, plus d'un tiers des jeunes mineurs interrogés étaient des joueurs (34,8 %).
  • En 2019, la part des revenus bruts des jeux attribuable aux joueurs problématiques était de 38,3 %, dont 20,7 % étaient destinés aux joueurs problématiques. 

Plans d'action des opérateurs titulaires de licences et de monopoles

Au terme de ce 4ème exercice, le constat général est que la stratégie de gestion réglementaire des objectifs assignés aux opérateurs liés à une politique d'aide à la conformité porte ses fruits et donne à ces derniers résultats:

  • Des avancées significatives pour l'ensemble du marché du point de vue de la prévention du jeu excessif : actions de sensibilisation (« Gambling Dashboard », messages de retours réglementaires) ;
  • Une augmentation des normes de protection en termes d'identification et d'accompagnement des joueurs excessifs en ligne, qui a entraîné une augmentation du nombre déclaré de joueurs identifiés et accompagnés grâce à l'évolution des systèmes de détection. La plupart des opérateurs ont mis en place des mesures d’accompagnement plus personnalisées. La plupart excluent les joueurs identifiés comme les plus à risque des récompenses commerciales ;
  • Concernant la protection des mineurs, l'ensemble du marché arbore un logo uniformisé mis à disposition par l'ANJ. Certains opérateurs en ligne sont intervenus pour empêcher les tentatives de contournement de l'interdiction de jeu appliquée aux mineurs.

Même si des progrès substantiels ont été réalisés par les opérateurs de jeux de hasard au cours des trois dernières années, le jeu problématique occupe encore une place trop importante sur le marché. C’est pourquoi, dans son plan stratégique 2024-2026, l’ANJ a placé la réduction du jeu excessif et des dégâts sociaux qu’il provoque, ainsi que la protection des mineurs, au centre de son action. Conformément à cet objectif central, en 2024, les opérateurs devront faire davantage pour identifier le nombre excessif de joueurs, en fonction de la taille de leur pool de joueurs et des études de prévalence. Ils devront également démontrer des résultats opérationnels et mesurables, vérifiables par des opérations de contrôle. A cet effet, les actions suivantes doivent être mises en œuvre :

  • Identifier et intervenir le plus tôt possible et diversifier les mesures d'accompagnement en les adaptant davantage au niveau de risque identifié (notamment pour les jeunes de 18 à 24 ans ou la clientèle VIP) ;
  • Appliquer un outil d'évaluation des risques avant de commercialiser des offres de jeux d'argent et prendre des mesures ad hoc limiter ces risques (mesures de prévention adéquates).

Pour la FDJ et le PMU pour leur activité exclusive, cela comprendra :

  • Renforcer le dispositif de contrôle dans les points de vente pour garantir le respect de l'interdiction de vente aux mineurs (nombre de points de vente contrôlés, régime de sanctions applicable et représentativité des points de vente contrôlés) ; 
  • Proposer à l'ANJ, d'ici le 30 mars, un nouveau dispositif robuste pour identifier et accompagner les joueurs excessifs ou pathologiques dans les commerces de détail.

Enfin, l'ANJ a expressément rappelé aux opérateurs qu'en raison d'un contexte 2024 caractérisé par la tenue de deux événements sportifs majeurs (l'Euro 2024 de football et les Jeux Olympiques de Paris) et du risque d'intensification des pratiques de jeu résultant du jeu, ils devront exercer une plus grande vigilance en ce qui concerne la prévention des jeux et des comportements de jeu chez les mineurs, notamment les personnes vulnérables (notamment les jeunes âgés de 18 à 24 ans).

Plans d'action pour les casinos et les clubs de jeux

En 2023 le secteur a enregistré une croissance de 8% par rapport à 2022, avec un chiffre d'affaires de 2,7 milliards d'euros. Ces résultats couvrent cependant des situations hétérogènes, avec 74 % des casinos revenant à un niveau de PNB plus élevé qu'en 2019. Le niveau d'activité des 7 clubs de jeux parisiens a augmenté de 11 % en 2023, avec un PNB de 119 millions d'euros en 2023. le nombre d'entrées est en augmentation avec 31 millions d'entrées dans les casinos et 738.000 XNUMX dans les clubs de jeux.

La revue des bilans et des plans d’actions a été analysée à la lumière de la priorité fixée par l’ANJ en 2023, à savoir le renforcement identification et accompagnement des joueurs excessifs, notamment par la formation du personnel.

L'ANJ a noté que les niveaux de conformité étaient encore plus hétérogènes par rapport à 2023. Si certains groupes ou institutions progressent régulièrement avec la mise en œuvre d’avancées significatives, d’autres ont peu évolué depuis 2021.

La plupart des plans d'action ont été approuvés et l'ANJ réitère les exigences de 2023. En revanche, les plans d'action de 2 casinos et 1 club de jeux ont été rejetés.

Afin d'aider les casinos à mettre en œuvre leur obligation d'identification et d'accompagnement des joueurs excessifs, l'ANJ a envoyé à tous un guide pratique avec des exemples de solutions concrètes et d'outils pour mettre en œuvre cette obligation, qu'ils peuvent adapter à leur situation spécifique.

Les plans d'actions des clubs hippiques coordonnés par la FNCH (Fédération Nationale des Courses Hippiques)

La Fédération Nationale des Courses Hippiques chapeaute 10 Fédérations Régionales et regroupe 235 sociétés de courses (hippodromes) en France, en métropole et à l'étranger. La part des participations générées par les sociétés de courses était de 0,8% en 2023, soit 6,9 millions d'euros.

Les exigences pour 2024 sont pour l’essentiel identiques à celles de l’année précédente, compte tenu de leur faible taux de mise en œuvre et concernent principalement l’identification et l’accompagnement des joueurs excessifs, ce qui est très insuffisant. Ces efforts portent principalement sur le système d'information de l'hippodrome.

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